Théorème de Bachet-Bezout

Théorème

Avec aa et bb dans Z\mathbb Z, et d=PGCD(a,b)d = \text{PGCD}(a, b), on a:

Exemples

Exemple 1

  1. Montrer que le PGCD(26,39)\text{PGCD}(26, 39) est 1313.

  2. Montrer qu'il existe ii et jj entiers relatifs tels que


Réponse

  1. 26=2×1326 = 2\times 13, et 39=3×1339 = 3 \times 13, donc PGCD(26,39)=13\text{PGCD}(26, 39)=13.
  2. Avec i=1i=-1 et j=1j=1, on a ce qui est demandé.

Exemple 2

Montrer qu'il existe ii et jj entiers relatifs tels que


Réponse

i=4i=4 et j=3j=-3 conviennent.

Exemple 3

Rappel, avec aZa \in \mathbb Z, on a : PGCD(a,0)=a\text{PGCD}(a, 0) = a.

Démontrer le théorème de Bachet-Bezout dans le cas particulier où b=0b = 0.


Réponse

On a :
1×a+0×0=a1\times a + 0\times 0 = a

Exemple 4

On regarde la dernière étape de l'algorithme d'Euclide.

divmod(a,b)=(q,0)\text{divmod}(a, b) = (q, 0), et bb est le PGCD(a,b)\text{PGCD}(a, b).

Montrer qu'il existe ii et jj tels que
a×i+b×j=ba\times i + b\times j = b


Réponse

i=0i=0 et j=1j = 1 conviennent.

Exemple 5


Réponse

On a 1×47+(2)×17=131\times 47 + (-2)\times 17 = 13

On multiplie cette ligne par 44.

On a 4×1×47+4×(2)×17=4×134\times 1\times 47 + 4\times (-2)\times 17 = 4\times 13

On déduit

4×1×47+4×(2)×17=117×(3)4\times 1\times 47 + 4\times (-2)\times 17 = 1 - 17\times(-3)

Ainsi

4×478×17+(3)×17=14\times 47 -8\times 17 + (-3)\times 17= 1

Et enfin

4×4711×17=14\times 47 -11\times 17 = 1

Démonstration du théorème

L'idée est par récurrence, de montrer qu'il est vrai à la dernière étape de l'algorithme d'Euclide, et qu'on peut remonter chaque étape...

À retenir

Ce théorème doit être retenu et compris sous ses deux aspects importants.

Les deux sont très utilisés !

Exercices

Exercice 1

Donner une combinaison linéaire de 9191 et 3535 égale à PGCD(91,35)\text{PGCD}(91, 35).

Correction

Exercice 2

Donner une combinaison linéaire de 1616 et 5252 égale à PGCD(16,52)\text{PGCD}(16, 52).

Exercice 3

Donner une combinaison linéaire de 1313 et 1515 égale à 11. En déduire un inverse de 1515 modulo 1313.

Algorithme en Python

def euclide(a, b):
    R, U, V, r, u, v = a, 1, 0, b, 0, 1
    while r:
        q = R//r
        R, U, V, r, u, v = r, u, v, R - q*r, U - q*u, V - q*v
    return R, U, V

Dans cet algorithme, RR est le résultat du calcul du PGCD(a,b)\text{PGCD}(a, b) par l'algorithme d'Euclide vu au cours précédent.
D'autre part, à chaque tour, on a que rr est une combinaison linéaire de aa et bb : en effet r=au+bvr = au + bv tient à chaque tour de boucle.

a(Uqu)+b(Vqv)=a(U-qu) + b(V-qv) =
aU+bVq(au+bv)=aU + bV - q(au+bv) =
Rqr=R - qr=
La prochaine valeur de r\text{La prochaine valeur de } r

Attention. Si on a au+bv=dau +bv = d, cela ne signifie pas que PGCD(a,b)=d\text{PGCD}(a, b) = d, mais plutôt que dd est un multiple de ce PGCD.

Remarque. Avec PGCD(a,b)=d\text{PGCD}(a, b) = d.
L'équation au+bv=0au+bv = 0 possède une solution évidente a×(b)+b×a=0a\times (-b) + b\times a = 0,
mais on a aussi a×bd+b×ad=0a\times \dfrac{-b}{d} + b\times \dfrac{a}{d} = 0.
Ainsi, par combinaison linéaire, on déduit que
a×(ukbd)+b×(v+kad)=da\times \left(u-k\dfrac{b}{d}\right) + b\times \left(v+k\dfrac{a}{d}\right) = d pour tout entier kk, ce qui prouve qu'il y a une infinité de solutions à l'équation au+bv=abau+bv=a\land b.

Nombres premiers entre eux

Définition. Deux nombres aa et bb sont dits premiers entre eux, si leur PGCD est égal à 11.

Dans ce cas la fraction ab\dfrac{a}{b} est irréductible.

Proposition. Pour tous entiers (a,b)(a, b), on a:

PGCD(a,b)=1      u,vZ,au+bv=1\text{PGCD}(a, b) = 1 \iff \exists\;u, v \in \mathbb{Z}, \, au+bv = 1

Preuve : Un sens est donné directement par le théorème précédent.
Pour l'autre sens, on note PGCD(a,b)=d\text{PGCD}(a, b) = d, a=daa=da', b=dbb=db'.
Si au+bv=1au+bv = 1, alors dau+dbv=1da'u+db'v=1, et donc d1d\mid 1,
et ainsi d=1d=1, ie aa et bb sont premiers entre eux.

Lemme de Gauss. Soit a,b,cZa, b, c \in \mathbb{Z}, alors
abcPGCD(a,b)=1}    ac\left. \begin{array}{rr} a\mid bc \\ \text{PGCD}(a, b) = 1 \end{array} \right\} \implies a\mid c

Preuve : On a bc=kabc=ka et au+bv=1au+bv=1, d'où
acu+bcv=cacu+bcv=c, et donc acu+kav=cacu+kav=c, et enfin a(cu+kv)=ca(cu+kv)=c,
qui prouve que aca\mid c.

Proposition Soit a,b,cZa, b, c \in \mathbb{Z}, alors
ac, et bcPGCD(a,b)=1}    abc\left. \begin{array}{rr} a\mid c,\text{ et } b\mid c \\ \text{PGCD}(a, b) = 1 \end{array} \right\} \implies ab\mid c

Preuve : On a c=kac=ka, c=lbc=lb et au+bv=1au+bv=1, d'où
auc+bvc=cauc+bvc=c, et donc aulb+bvka=caulb+bvka=c, et enfin ab(ul+vk)=cab(ul+vk)=c,
qui prouve que abcab\mid c.

Remarque. Chercher des contre-exemples !

L'équation ax+by=cax+by=c dans Z\mathbb{Z}

Avec a0a\neq 0, b0b\neq 0 et cc fixés dans Z\mathbb{Z}, discutons des solutions de cette équation (E)(E).